En octobre 2013, l’économiste et auteur péruvien de haute distinction Hernando de Soto, dont le travail a été souligné par l’ancien président Bill Clinton comme ayant contribué grandement à la réduction de la pauvreté à l’échelle mondiale, a visité Kamloops, en Colombie-Britannique. Il a rendu visite à la Commission de la fiscalité des premières nations, au Tulo Centre of Indigenous Economics, aux chefs des Premières nations locales et à l’Université Thompson Rivers, afin de prononcer un discours sur l’application des conclusions de ses recherches aux Premières nations du Canada.
M. de Soto a traité principalement du problème de la pauvreté dans les réserves. [Traduction] « Quelles sont les causes de la situation actuelle? Pour quelles raisons, dans un pays aussi riche et aussi abondant en ressources naturelles, d’aussi nombreuses Premières nations du Canada vivent-elles dans la pauvreté? » La même question a été posée au sujet de peuples autochtones, de groupes minoritaires et de nations entières de partout au monde. M. de Soto a consacré plusieurs années à effectuer des recherches, afin de trouver des réponses à cette question, et en est arrivé à la conclusion que, dans les pays pauvres, les droits de propriété sont mal définis, difficiles à comprendre ou, souvent, inexistants. Dans les pays riches, les droits de propriété sont bien définis et faciles à comprendre. Les droits de propriété sont importants, parce qu’au bout du compte, les économies ne sont pas bâties sur les ressources humaines et naturelles, mais sur l’échange de ces ressources. Selon M. de Soto, les régimes de droits de propriété permettent un commerce relativement facile des marchandises, des produits et des services. C’est la simplicité de ce commerce qui appuie la création de richesses pour le pays et son peuple.
Selon M. de Soto, il ne suffit pas d’établir des droits de propriété privée ou des droits de propriété garantis, il faut également faciliter l’utilisation des propriétés dans les échanges économiques. Des droits de propriété qui peuvent être compris d’un coup d’œil, sans vérification, examen ou définition juridique étendu, auront pour effet de créer des richesses.
M. de Soto compare les droits de propriété au téléphone : ce dernier permet les conversations, mais il ne les créepas. De même, les droits de propriété permettent le commerce, mais ils ne constituent pas le commerce même. M. de Soto estime que les Premières nations du Canada ont été lésées. Le régime actuel de droits de propriété des Premières nations ne favorise tout simplement pas des échanges économiques se rapprochant un tant soit peu de celles qui se font dans le reste du Canada. Le régime des Premières nations ne prévoit pas des droits de propriété qui sont faciles à comprendre d’un coup d’œil. Selon M. de Soto, aussi longtemps que cette disparité sera maintenue, les échanges économiques ne se produiront pas dans les réserves aussi facilement qu’à l’extérieur des réserves.